La fête traditionnelle, qui n'avait pas eu lieu depuis 1987, consacre le titre de jeune Rosière selon des critères comme la vertu, la piété, la modestie, et… la virginité. Autant dire que ça ne plaît pas à tout le monde.
Il y a des traditions dont on aimerait se passer... À Salency dans l'Oise, le retour en juin 2019 de la fête de la Rosière, honorant la "vertu des jeunes femmes" fait scandale. Instituée en 1823, cette fête traditionnelle récompense chaque année une jeune femme "méritante", sur des critères tels que la vertu, la piété, la modestie, mais aussi... La virignité.
Si ce dernier critère a été aboli, le retour de cette fête, qui n'avait pas eu lieu depuis 1987 dans le village, divise sur les réseaux sociaux.
Et c'est encore un homme qui blablate sur la "féminité". Bertrand Tribout, va régler tes problèmes autrement, merci. J'imagine la levée de boucliers si ç'avait été un musulman et non pas un catho à l'origine de cette "célébration"...
— Dr Laélia Ve (@Laelia_Ve) 10 août 2018
J'ai aussi envoyé un petit mot a monsieur le maire du village. pic.twitter.com/IQkSwK35h9
— Anne-Sophie Garrigou (@GarrigouAnneSo) 11 août 2018
Bertrand Tribout, président de la Confrérie de Saint-Médard, et organisateur de l'événement, ne voit pas où est le problème. "Je ne vois pas pourquoi cela choquerait : la pureté des jeunes filles n’est pas répréhensible ! Ce n’est pas quelque chose de repoussant."
"Cette fête a été initiée au Ve siècle par Saint Médard, originaire de Salency, explique-t-il à franceinfo. Il a décidé d’encourager la vertu sur ses terres, et donc de couronner, chaque année, une jeune femme que l’on jugeait 'parée de toutes les vertus'".
Une fête "un peu dépassée"
Le maire de la commune Hervé Deplanque évoque de son côté une fête "un peu dépassée", et confie : "je me doutais que cela ferait jaser, mais pas à ce point-là". Selon l'élu, au moins 70% des habitants du village seraient contre cette fête.
Reste à savoir si les organisateurs pourront réussir à trouver 12 jeunes hommes et 12 jeunes femmes pour le cortège, comme le veut la tradition. Hervé Deplanque en doute fortement. Bertrand Tribout, lui, assure qu'"on n’en a plus qu’il n’en faut."